Calculs urinaires

Calculs urinaires

La formation de calculs urinaires est le résultat d’un mode de vie et de déséquilibres alimentaires, parfois constatés aussi chez les patients obèses, diabétiques ou atteints de syndrome métabolique.

Une alimentation trop riche en protéines, en calories, en sel sont donc ainsi des facteurs favorisants. Les infections urinaires à répétition augmentent également le risque de formation de certains types de calculs urinaires.

Le traitement et la prévention reposent souvent et essentiellement sur des mesures diététiques et parfois sur un traitement médical ou chirurgical, si nécessaire.

Calculs urinaires : définition et caractéristiques

Les calculs urinaires sont par définition des concrétions minérales, qui se forment dans les voies urinaires et surtout dans les cavités rénales.

Ainsi plus l’urine est concentrée en sels minéraux (sodium, calcium, …), plus les cristaux ont la possibilité de s’agréger et de former ces petites pierres appelées calculs urinaires.

La prévention s’appuie sur le fait de boire et surtout d’uriner le plus souvent possible, afin de diluer l’urine et d’éliminer ces cristaux avant qu’ils ne forment des calculs urinaires.

La maladie responsable de la formation des calculs urinaires s’appelle la maladie lithiasique. La composition de ces calculs est mixte avec souvent une forte proportion de calcium.

Les calculs urinaires formés le plus souvent dans les cavités urinaires rénales, migrent vers l’uretère, puis sont ainsi normalement évacués vers la vessie.

Même si 80% des calculs urinaires sont éliminés spontanément, la présence de calculs pouvant bloquer les voies urinaires, occasionnent ainsi des coliques néphrétiques.

Ces épisodes douloureux très intenses sont le mode de révélation le plus fréquent.

Bien plus rarement et en cas de gêne chronique à l’écoulement des urines, une destruction silencieuse du rein peut survenir.

La taille moyenne des calculs observés est de 9 mm.

Le calcium est un composant de 90% des calculs urinaires traités. Ainsi les calculs calciques mixtes (oxalate de calcium ou phosphate de calcium) sont les plus fréquents.

Environ 1 personne sur 10 se plaint ou se plaindra de calculs urinaires au moins une fois dans sa vie.

Découverte des calculs urinaires

Ces découvertes sont variables et multiples :

  • Une douleur aigüe lombaire redoutée et caractéristique du blocage du rein : la colique néphrétique
  • Une douleur chronique plus sourde dans la région lombaire ou dans le bas ventre
  • Une hématurie : présence de sang dans les urines visibles à l’œil nu(hématurie macroscopique) ou invisible détectée par une analyse d’urine (hématurie microscopique)
  • Une infection urinaire
  • Une insuffisance rénale
  • Découverte fortuite sur une radiographie, une échographie, un scanner.

Les traitements

Traitement de la colique néphrétique

Son seul objectif est de soulager la douleur.
Il repose sur l’administration d’anti-inflammatoire non stéroïdiens (AINS), en l’absence de contre-indication(grossesse, insuffisance rénale chronique, prise d’anti-vitamine K, hémorragie évolutive, ulcère non traité).

La prescription de kétoprofène est alors débutée en urgence, puis pendant quelques jours.

D’autres traitements peuvent être utilisés : paracétamol, antispasmodiques, tramadol, néfopam, morphine et ses dérivés …

Le recours en urgence à un urologue est recommandé en cas de colique dite “compliquée”, ou survenant sur un terrain particulier.

Le principe du traitement urologique consiste à mettre en place un drainage des voies urinaires, permettant à l’urine de ne plus être bloquée en amont de l’obstacle (calcul).

La mise en place d’une sonde double J est le plus souvent faite par voie naturelle sous anesthésie générale.

Traitement des calculs urinaires

Si l’expulsion spontanée du ou des calcul(s) urinaire(s) ne survient pas, il est souvent nécessaire soit :

  • De les détruire par voie externe : il s’agit d’une lithotritie extracorporelle par ondes de choc (ou LEC)
  • De les détruire et de les extraire par une technique de chirurgie endoscopique, autrement dit par “voie naturelle” : urétéroscopie et urétérorénoscopie.
  • Le calcul urinaire peut ainsi être cassé sous contrôle visuel avec une technique de fragmentation pneumatique (« micro marteau-piqueur ») ou avec une technique de laser. Les fragments sont ainsi retirés.
  • Plus rarement le chirurgien urologue peut choisir de faire une néphrolithotomie percutanée (chirurgie de fragmentation et d’extraction de très gros calculs du rein à travers la peau).

Les choix techniques se discutent entre le patient et l’urologue en fonction de la taille, de la nature et de la localisation du ou des calcul(s) urinaire(s). Il prend également en compte les contraintes techniques ou anesthésiques.

Toutes ces techniques de la plus simple à la plus complexe, peuvent être pratiquées par l’équipe spécialisée du centre d’urologie.

Traitement de la maladie Lithiasique

Un bilan biologique initial dit « bilan lithiasique » est prescrit par l’équipe d’urologie. Ce bilan a pour but de proposer un traitement curatif, mais surtout préventif de la maladie lithiasique.

L’analyse du calcul (spectrophotométrie à infrarouge ou SPIR) est également intéressante dans ce but.

L’analyse du calcul urinaire, les examens sanguins et l’interrogation du patient, permettent dans quelques cas rares, d’identifier des formes familiales liées à un défaut du métabolisme du calcium.

Cependant dans la grande majorité des cas, ces éléments confirment l’origine alimentaire et la nécessité de modifier ses habitudes pour éviter des récidives.

Règles diététiques pour éviter les récidives de calculs urinaires

L’enquête diététique et alimentaire sur les habitudes du patient qui sont souvent présentes depuis plusieurs années : les déséquilibres alimentaires et le défaut d’apport de boisson.

Des mesures de rééquilibrage alimentaire et diététique ne consistent pas à instaurer un régime, mais plutôt à réapprendre à s’alimenter correctement.

En fonction des résultats de cette enquête et du bilan, les règles diététiques suivantes seront alors adaptées à chaque patient.

Les boissons : pour assurer une dilution des urines

L’absorption de boissons abondantes permet d’amener les urines au -dessous du seuil de cristallisation des sels calciques. La quantité de boissons doit approcher 2 litres afin d’assurer un volume uriné quotidien d’environ 2 litres.

Le calcium : apports équilibrés et à ne pas supprimer

Les produits laitiers sont indispensables dans un régime alimentaire normal et équilibré. Même en cas de calculs urinaires calciques, ils restent indispensables et il ne faut surtout pas les supprimer, comme cela a pu être mal conseillé dans le passé.
En résumé, les apports calciques doivent être maintenus avec 2 à 3 produits laitiers par jour, en considérant qu’un yaourt, un morceau de fromage de 30 gr ou un verre de lait de 120 ml, représentent un produit laitier chacun.

Le sel alimentaire : ne pas en ajouter

La relation directe entre la survenue de calcul urinaire et la consommation excessive en sel alimentaire est bien démontrée. La consommation moyenne en sel ne devrait pas dépasser 6g/jour : elle est actuellement trop abondante puisqu’elle est en moyenne d’environ 10 g/jour par français.

Les protéines animales : au cours d’1 seul des 2 repas principaux

La consommation excessive de ces protéines animales présentes dans les viandes blanches ou rouges, les poissons, les œufs et la charcuterie, favorisent la formation de calculs urinaires : ces protéines animales ne devraient pas être présentes à plus d’un repas par jour.

Sucres : Éviter les sucreries, les bonbons, les pâtisseries et les sodas

Oxalate : apports alimentaires à modérer

L’oxalate est un composé d’origine végétale qui participe à la formation des calculs calciques les plus fréquents, les calculs d’oxalate de calcium.
La consommation d’aliments très riches en oxalate peut-être limitée : le chocolat surtout et le thé ; mais également le poivre, les colas, les noix et les noisettes, les cacahuètes, le brocoli, les épinards, l’oseille, la rhubarbe.

Cas particulier de calculs urinaires d’acide urique (non calciques) :

Il faut limiter les aliments produisant de l’acide urique : charcuterie, abats, gibier, certains poissons (hareng, thon, truite, sardine à l’huile, anchois, …) et les fruits de mer.
Il est recommandé de consommer régulièrement une eau alcaline ou une eau riche en bicarbonates.