Cancer de la vessie

Cancer de la vessie

Dans le cas d’un cancer de la vessie (plus fréquent chez les hommes), les cellules cancéreuses nocives empêchent la vessie de fonctionner normalement, en l’envahissant et en détruisant les cellules dites normales.

La vessie est cet organe creux qui stocke l’urine filtrée par les reins. Sa paroi flexible constituée par 3 couches de tissu, lui permet selon les besoins de se distendre ou se contracter.

Dans 80 % des cas, la plupart des tumeurs se limite aux couches les plus superficielles de la paroi de la vessie, car elles n’atteignent pas le muscle de la vessie.

Le cancer de la vessie est en général favorisé par le tabagisme et l’exposition à des facteurs professionnels ou environnementaux (arsenic, pesticides, cancérogènes industriels).

En France on dénombre environ 10 000 nouveaux cas de cancer de la vessie, avec un âge moyen au diagnostic d’environ 70 ans.

Les tumeurs vésicales appelées plus couramment “polypes de vessie” peuvent être responsables de symptômes comme une hématurie (sang dans les urines) ou une pollakiurie (le fait d’uriner trop souvent). Elles peuvent également ne donner aucun symptôme et sont alors découvertes lors d’un examen médical (le plus souvent lors d’une échographie).

Réaliser une endoscopie de la vessie (cystoscopie ou fibroscopie vésicale) est souvent nécessaire pour visualiser de façon certaine la tumeur.
Le cystoscope ou endoscope ou encore fibroscope est un tube mince et souple, permettant de voir l’intérieur de la vessie et de l’urètre. Ce dispositif est introduit dans la vessie par le canal de l’urètre.

Cette opération se pratique sous anesthésie locale (gel urétral) et en ambulatoire (lors d’une très brève hospitalisation de moins d’une heure), après avoir vérifié au préalable l’absence d’infection urinaire chez le patient, via la réalisation d’un ECBU dans un laboratoire d’analyses médicales.

D’autres examens peuvent être utiles et nécessaires pour faire le bilan complet de la tumeur (le plus souvent via des scanners).

Analyse de la tumeur

Après avoir réséqué la tumeur, celle-ci est toujours analysée par un médecin anatomo-pathologiste.

L’aspect des tumeurs est extrêmement variable et hétérogène.

Il y a dans ce groupe de polypes, des tumeurs qui ne sont pas graves, car elles ne mettent pas en danger la vie des patients.

A l’opposé, des tumeurs graves et agressives peuvent mettre en danger la vie des patients, dans ce cas le risque de cancer de la vessie peut être majeur et avéré.

Le rôle du médecin anatomo-pathologiste est de classer la tumeur, selon 2 critères répondant ainsi à 2 questions principales:

Les traitements

La tumeur descend-elle en profondeur dans l’épaisseur de la vessie ? Ou est-elle au contraire superficielle ?

La tumeur descend-elle en profondeur dans l’épaisseur de la vessie ? Ou est-elle au contraire superficielle ?

L’aspect microscopique des cellules composants la tumeur est-il peu agressif ou réellement agressif ?

Les réponses à ces 2 questions permettent d’envisager :

– S’il ya lieu de faire des examens supplémentaires
– S’il ya lieu de faire un traitement complémentaire
– S’il ya lieu de faire une autre opération

Quelles solutions en cas de cancer de la vessie déclaré ou non ?

L’ABLATION DU “POLYPE” :

La découverte d’une telle lésion dans la vessie nécessite toujours son ablation. Cette ablation de la tumeur est faite au cours d’une endoscopie opératoire, on parle de résection endoscopique.

Cette endoscopie est réalisée sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie (anesthésie de la partie basse du corps uniquement).

Au cours de cette résection endoscopique de la tumeur vésicale, l’urologue se donne plusieurs objectifs:

1/ Retirer la tumeur en entier
2/ Rechercher et retirer d’autres tumeurs qui n’auraient pas été vues
3/ Rechercher si les orifices des uretères (tuyaux conduisant l’urine depuis chaque rein) sont atteints ou non par les tumeurs.

Au cours de cette intervention, la cautérisation de la zone atteinte par la tumeur est également effectuée.

Après l’intervention, le patient garde une sonde qui permet :

  • L’évacuation des urines sans effort, pour mettre ainsi la vessie au repos.
  • De laver la vessie en continu, pendant 24 à 48 heures en général.

D’une manière générale, au bout de 48 à 72 heures la sonde est retirée et le patient peut sortir une fois que l’équipe soignante s’est assuré que ce dernier urine correctement et sans difficulté.

Le traitement

LA TUMEUR N’ATTEINT PAS LE MUSCLE DE LA VESSIE :

Dans ce cas le traitement repose sur la résection endoscopique complète de la tumeur (ce qui en général a déjà été fait) et sur l’administration dans la vessie d’un traitement.

Ce traitement local est introduit dans la vessie à l’aide d’une sonde urinaire: on parle d’instillation endo-vésicale. La sonde n’est pas laissée en place après l’instillation. C’est un geste assez court qui en principe ne nécessite pas d’hospitalisation. Plusieurs séances d’instillations sont nécessaires.

Le traitement est choisi en fonction de l’analyse de la tumeur et en fonction de la présence ou non d’un cancer de la vessie avéré. Il peut s’agir :

  • Soit de ne pas faire d’instillations
  • Soit de faire des instillations avec un produit de chimiothérapie intravésiculaire (la mitomycine C)
  • Soit d’une immunothérapie par instillation de BCG.

Ces traitements permettent d’éviter les récidives et les progressions tumorales.

Ces instillations débutent en général 3 à 4 semaines après la résection. Elles peuvent être responsables d’effets indésirables comme par exemple des brûlures urinaires, des envies fréquentes d’uriner, de la fièvre ou de la fatigue.

Une fois ce traitement fait, il s’agit ensuite d’organiser la surveillance, qui repose surtout sur la réalisation régulière d’une cystoscopie.

A l’occasion de ces examens de contrôle, il peut être nécessaire de procéder à nouveau à la résection d’une récidive découverte.

LA TUMEUR ATTEINT LE MUSCLE DE LA VESSIE :

Dans ce cas précis, il s’agit d’un cancer de la vessie infiltrant.

Une intervention bien plus importante est nécessaire car il faut en général retirer intégralement la vessie.

Chez l’homme, il s’agit de retirer la vessie et la prostate, on parle de cysto-prostatectomie totale.

Chez la femme, il s’agit de retirer la vessie, l’utérus est souvent l’urètre et une partie du vagin : c’est la pelvectomie antérieure.

Après le retrait de la vessie, se pose le problème de rétablir la continuité urinaire.

2 solutions :

  • Soit il est possible de faire une “nouvelle vessie” avec un morceau d’intestin: on parle d’entérocystoplastie.
  • Soit ce n’est pas possible, et dans ce cas les urines sont conduites vers un orifice cutané, muni d’une poche (stomie). Il s’agit de la dérivation trans-iléale des urines (Bricker).

La décision entre ces 2 solutions est prise en fonction de critères liés au cancer de la vessie, à l’âge du patient, à son état général, à ses autres maladies éventuelles.

La durée d’hospitalisation est en général prolongée de 8 à 15 jours.

L’atteinte du muscle par le cancer de la vessie, peut aussi amener l’équipe médicale (chirurgiens et cancérologues) à décider de faire une chimiothérapie. Celle-ci peut avoir lieu avant de retirer la vessie (chimiothérapie néo-adjuvante) ou après.

Le retrait de la vessie (et de la prostate chez l’homme) entraîne des problèmes de continence urinaire et des problèmes sexuels. Ceux-ci peuvent nécessiter une prise en charge médicale ou paramédicale spécifique.

Dans certains cas, le retrait de la vessie n’est pas possible, l’équipe médicale du Centre D’Urologie Paris Alma peut être amenée à proposer un traitement alternatif (association d’une radiothérapie et d’une chimiothérapie ou une chimiothérapie seule).

Chirurgie assisté par robot

En matière de chirurgie robotisée, l’expérience des équipes spécialisées au sein du Centre Urologie Paris, nous permet de réaliser la cystectomie sous coelioscopie robot-assistée pour la totalité de nos patients (sauf contre-indication particulière).

L’objectif de cette méthode est de réaliser toute l’intervention avec des instruments introduits dans le corps par de petits orifices sans ouvrir l’abdomen.

La récupération post-opératoire en est donc améliorée du fait de l’absence de grande incision au niveau de la paroi, sachant que le saignement est moins important et les temps opératoires sont aujourd’hui identiques à ceux de la chirurgie ouverte. La durée de l’hospitalisation est donc réduite.